Il est 8h du matin, il fait froid, Et c’est déjà bien trempé que les autres coureurs et moi-même attendons le coup d’envoi du Trail du Mourtis !
Cela risque de ne pas s’arranger avec les heures, le ciel est complètement bouché. Mais je suis sur la ligne de départ et je compte bien arriver au bout des 35 km.
Il y a en gros quatre grosses côtes sur ce trail : trois de 450 mètres de dénivelés positif (mD+) et une dernière de 1 000 mD+ sur la toute fin du circuit. C’est pour cela que j’ai planifié ma course, en m’interdisant « d’attaquer » avant le sommet du Gar, qui correspond à la troisième côte. Je veux garder suffisamment de ressource pour profiter de ma fin de course et ne pas finir exténué.
Trois, deux, un, c’est parti !
Le départ est comme d’habitude un peu rapide, mais je reste tranquille et surveille régulièrement mon allure pour ne pas me laisser emporté par la masse. En temps normal, je cours la première côte, mais pas cette fois. Je marche à bon rythme avec les bâtons, tout en restant dans ma « zone de confort ». En plus de ne pas affoler le cardio, les muscles sollicités en marchant ne sont pas tout à fait les mêmes qu’en courant, c’est donc un double effet que je teste ici.
Me voilà arrivé au Tuc de Pan (1 734 m), inutile de dire qu’il fait froid, et sur les sommets, aucun arbre pour protéger les coureurs de ce vent glacial. Pas le temps de profiter du paysage (on ne voit rien…) qu’il faut redescendre sur la Station du Mourtis d’où j’ai pris le départ direction le Col de Menté (1 349m), puis la montée vers la cabane de l’Escalette (1 598m). Au Mourtis, Laetitia est présente pour m’encourager et faire quelques foulées avec moi. Elle est toujours au top pour ça !
La montée vers la cabane se fait par la piste forestière. La pente est relativement douce et régulière, je peux donc mettre en pratique un mouvement que j’ai essayé lors de nombreuses balades en montagne : « le pas du patineur » ! Il s’agit de courir en grande enjambée tout en utilisant les bâtons. Comme un skieur de fond quoi… J’arrive à la cabane sans aucun problème et me trouve vraiment en forme. Il s’agit maintenant d’un sentier technique. La pluie, le froid et la boue sont là pour ne pas arranger les choses. Je fais attention et tout se passe bien. Après quelques kilomètres de descente très glissante, me voilà arrivé au Col de Caube (1 335m), point de départ pour le Pic du Gar (1 785 m). La montée se fait à bonne allure, je suis avec un groupe de trois personnes et on profite de ce moment pour parler de tout et de rien mais surtout de nos belles montagnes pyrénéennes !
Nous atteignons enfin le sommet, je suis forme. Mal nul part et le mental à fond, je décide d’accélérer comme je l’avais prévu. Et rien de mieux qu’une descente de cinq kilomètres dans les sous-bois pour réveiller les jambes et le cœur. Je prends un plaisir fou dans chaque ligne droite, dans chaque virage en épingle. Je m’éclate !
C’est un accueil incroyable qui m’attend en bas, dans le village de Bezins-Garraux, le temps de prendre quelques tucs salés et je repars pour cette dernière grosse montée, un kilomètre vertical… Je me surprends à courir les premiers kilomètres, mais je n’ai croisé personne depuis le sommet de Gar. Je commence à me dire que les autres coureurs sont très loin devant. Et finalement, sur une belle ligne droite très raide, j’aperçois trois concurrents. Il ne m’en faut pas plus pour me redonner le goût de la compétition et accélérer le pas. Je leurs passe devant un peu avant le Col de Caube où je suis passé dix kilomètres plus tôt. Une fois le sentier boisé passé, je dois reprendre tout le chemin inverse entre le Col de Caube et le Col de Menté. Je commence à avoir vraiment froid et ce chemin technique me fais ralentir là où je voudrais vite rentrer au chaud ! Mais finalement, après un peu plus de cinq heures de course, gelé et mouillé jusqu’à la moelle, je passe la ligne d’arrivée. Heureux !
Encore une fois, et peut être plus encore au vu des conditions sous lesquelles ils ont dû nous attendre et nous encourager : un grand merci aux bénévoles !
Résultats
- Distance : 35 km
- Dénivelé : 2 657 m
- Temps : 5’08’06
- Classement : 22ème au scratch, 14ème Senior Homme.
Tout d’abord, félicitations pour ton résultat au vu des très mauvaises conditions météo.
Ensuite, merci pour ce texte, qui nous emporte avec toi sur ces chemins montagneux. On te sent enthousiaste, plein de ressources et d’ondes positives.
Tu décortiques ta course comme un pro ,dorénavant et cela porte ses fruits .
Tu as, à tes côtés, ta plus fervente supportrice.
Nous sommes fiers de toi.
Bisous