Avril 2018. Il est grand temps de déménager nos affaires. Notre location se trouve à quelques kilomètres de notre futur lieu de vie, aussi nous nous y rendons pratiquement tous les jours, la voiture bien chargée, puis à pieds. Nous avons monté petit à petit, sur un 1km de chemin, l’intégralité de nos affaires sans pétrole : à pieds et grâce au portage animal.
Durant la première partie du chantier, nous nous sommes pris pour des dieux : dans la course à l’autoconstruction, nous avons monté l’intégralité du matériel sur notre dos et même en le tractant derrière le VTT. Il a bien fallu reconnaître que nous ne pouvions pas continuer plus longtemps, notre énergie pouvait être bien mieux valorisée sur le chantier en lui-même.
C’est pourquoi nous avons pris deux décisions : investir dans un claie de portage et faire appel à une professionnelle du portage animal.
Le claie de portage : et tout devint (presque) facile
C’est sur le site de Pyrene Bushcraft que nous avons trouvé notre claie de portage. Autant le dire tout net : cela a transformé notre quotidien. Nous pouvons porter à peu près n’importe quoi, même du très lourd, même du très large, tant que nous calons le poids contre le dos et que nous serrons bien tout avec des tendeurs.
Quelques exemples fleuris :
- deux bacs de récupération d’eau de pluie empilés, remplis de sciure de bois, et un pack de bières en bonus
- notre oranger en pot
- un florilège d’objets aux formes très diversifiées, mais qui s’empilent !
Le portage animal : une solution tout en douceur pour les lieux isolés
Véronique Maurin est une professionnelle du portage et du débardage en traction animale. J’ai eu la chance de la rencontrer en novembre 2017 pendant ma formation en sylviculture douce. Elle était intervenante en débardage animal et j’avais été alors époustouflée par sa personnalité douce, sincère et sa pédagogie exemplaire… Un vrai coup de cœur humain 🙂
J’ai tout de suite pensé à elle pour notre déménagement. Après le grand tri, nous avons tout de même gardé quelques meubles et autres cartons assez lourds (ah les livres…), pas question de nous ruiner davantage le dos.
Le rendez-vous est pris mi-avril, 15 jours avant notre fin de location officielle. Nous chargeons un camion de chantier avec deux gros fauteuils, une table, deux chaises, des sacs poubelle remplis de vêtements et de linge, des cartons de livres, des colis d’isolant en fibre de bois, des packs de plancher en pin et diverses bricoles…
Tandis que je m’affaire en amont du convoi pour débroussailler le chemin avec l’aide de deux amis, Kawa la jument et Urga la mule suivent à la lettre les instructions de Véronique tout le long du chemin, accompagnées par quelques humain.e.s curieux.ses…. Avec une facilité déconcertante, elles montent sans encombre le contenu du camion jusqu’à la grange, où seront stockées les affaires le temps du chantier.
N’hésitez pas à contacter Véronique Maurin pour tous vos projets de portage et de traction animale dans le Sud-Ouest, en particulier en Ariège et dans le Couserans.
Vous pouvez la joindre au 06 83 41 63 60 ou par email sur maurin.v@neuf.fr
Ainsi, grâce à notre nouveau copain Clay et l’aide ponctuelle d’équidés, nous envisageons plus sereinement le fait de vivre « à l’écart ». Notre petit kilomètre de sentier parait plus court, nous continuons en toute logique à ne monter que le « strict nécessaire », et même si cela n’ôte pas complètement le poids de ce que nous acheminons, nos corps le vivent mieux.
Maintenant que nos affaires sont arrivées à bon port, nous allons pouvoir tourner définitivement la page de la location et nous concentrer sur la suite du chantier de la cabane. Dans quinze jours, nous serons officiellement des habitants de la forêt !
Magnifique.
Je n’avais pas réalisé à quel point vous alliez être isolés.
Envisagez vous d’avoir vous-même un animal de portage ?
A quelle distance (temps de marche) de votre cabane passe le premier transport en commun?
bien amicalement
Je crois que la situation géographique n’est pas très claire dans mon article… Pour être plus précise : nous habitions alors à moins de 10 kilomètres de la cabane. Nous faisions les 8 premiers en voiture pour rapprocher au maximum nos affaires, puis parking, et le dernier kilomètre à pied.
Dans les prochains épisodes, je parlerai certainement de Pompon, un âne qui était en pension chez nous pour la belle saison de 2018. Il nous a un peu aidé à porter des matériaux et des courses. L’investissement dans un duo d’équidés est toujours en suspens dans ma tête…
Nous habitons à 1km de la route la plus proche et à 2km du village le plus proche (avec commerces, etc.), soit environ 30/40 minutes à pieds (ça descend raide, le retour est plus lent).
Ici, pas vraiment de transports en commun : il existe un système de navette à la demande (payant et avec réservation) et deux bus qui desservent les vallées du coin, mais peu de passage. Je ne les ai jamais testé.
La solution la plus simple et qui fonctionne très bien, c’est le stop ! 🙂 Je pratique souvent pour aller dans la ville la plus proche (15km). Et quand je prends le temps et qu’il fait beau, j’y vais à pied (4h).
Voilà encore une similitude avec notre vie de marins: le fait d’avoir recours à des solutions multimodales aux durées variables et dépendantes de la météo pour aller faire ses courses (marche + stop / bus) . Tout ça parce que nous aimons mieux vivre entourés de nature que de béton, ha ! 😉
Si j’ai bien suivi, votre voiture, donc, n’est jamais à moins d’1km de votre demeure… ça limite les tentations d’utilisations compulsive !