Du 18 mai au 7 juin 2015. Le jardin est un espace où l’équilibre reste précaire si on ne fait pas attention. Après plusieurs mois de « progression », les plantes s’installant sans trop de problème et les aménagements prenant forme, j’ai été confrontée à une invasion de gastéropodes sur plusieurs cultures.
Les faits
L’hiver dernier, au fur et à mesure de la construction de la butte, j’ai mulché progressivement les sols que je préparais avec de la paille qu’un voisin agriculteur a bien voulu me donner. J’étais ravie de cette solution étant donné qu’elle ne m’avait rien coûté et qu’elle est était pratiquement locale (si on écarte le fait qu’il avait dû lui-même s’approvisionner ailleurs).
Aussi, dès décembre, la butte fut protégée avec de la paille et laissée au repos.
En arrivant en octobre, j’avais constaté la présence de jolis escargots, surtout des petits jaunes et d’autres rayés jaune-noir. Cela me changeait d’Oullins et de ses limaces. C’était sans compter sur ma naïveté. Le terrain, à tendance humide, abrite en fait deux gastéropodes : d’un côté les escargots, abrités par les murets de pierre et se cachant dans les arbres (lilas, figuier, etc.) ; de l’autre les limaces, à l’abri dans les herbes hautes et au chaud sous mon mulch de paille.
Cette année, ce sont les haricots verts semés en place et les jeunes plants de courge repiqués près du mur qui en ont fait les frais. En découvrant les tiges dévorées en journée, je me suis dépêchée de revenir de nuit équipée d’une lampe frontale pour débusquer les assaillants. J’ai passé de nombreuses heures courbée sur la butte à les cueillir et les relâcher plus loin dans un champs…
Un futur un peu moins baveux ?
Mon erreur ne vient pas seulement du choix du paillis. Les limaces ont bénéficié d’un hiver court et doux, ce qui explique peut-être l’importance de la colonie de ce printemps. Si on ajoute une protection efficace sous la paille, les différentes zones de prairie non-fauchées et l’humidité de la fin du mois de mais, mes jeunes semis n’avaient aucune chance.
Je pense que le problème est surtout plus global : le jardin n’est pas encore à l’équilibre.
Parmi les pistes que j’aimerai explorer l’année prochaine :
- Ne plus leur fournir de gîte sur la butte même :
- ne pas mulcher mais couvrir le sol avec des plantes (engrais verts, « adventices », etc.),
- Choisir ce qu’ils mangeront :
- faire des faux-semis, pour laisser certaines plantes régaler la galerie, le temps de réguler la population,
- remettre systématiquement sur la butte les quelques adventices qu’il m’arrive encore d’arracher,
- Les réguler si nécessaire :
- emprunter des prédateurs naturels (poules, canards) aux voisins pendant certaines périodes (mais comment faire quand limaces et escargots sortent la nuit ?),
- Anticiper leurs dégâts :
- semer davantage et plus dense : plus de plantes donc plus de survivantes ?
Tout est bien qui…
Fort heureusement et un peu par hasard, j’avais gardé dans la pépinière plusieurs plants de courge et semé ailleurs d’autres graines de haricots, qui ont été épargnés. La nature faisant bien les choses et la météo aidant, en revenant de déplacement début juin, j’ai pu constater que le jardin s’était bien développé suite à mes « prélèvements » nocturnes. Ouf !
Alex a redessiné le contour de la butte au coupe-bordure et tondu l’herbe avec notre toute nouvelle tondeuse hélicoïdale, pendant que je mettais en terre nos plants de tomates et de courgettes sous un mulch d’herbe fraîchement tondue.
Au final, le plus important au jardin, c’est le partage des ressources avec nos cohabitants et le plaisir des yeux…