Avant de déménager en Ariège, nous avons vécu un an et demi à Oullins, à proximité de Lyon. Notre appartement en location était certes petit, mais nous avons eu la chance de bénéficier d’un jardin d’environ 150 m². Dès notre arrivée, nous avons transformé une partie du terrain en potager.
La mise en place
Pour la première année, nous nous sommes peu cassé la tête : la saison étant déjà bien avancée (nous sommes arrivés début avril 2013), nous avons fait un potager traditionnel, rectangulaire, à la fourche et à la binette. Les semis ont été achetés à Botanic. La parcelle d’environ 12m² a été divisée en zones, et j’ai essayé de respecter au maximum les alliances entre plantes compagnes.
Nous avons acheté deux cuves de 200 litres pour récupérer l’eau de pluie de la remise et construit un compost en bois de palettes.
Plus près de la maison, une petite zone inexploitée a servi d’abord de plate-bande fleurie avant d’accueillir en plus une zone aromatique avec du laurier, du thym rampant, du persil et de la ciboulette, puis un plant de courge.
L’heure du bilan
Cette année-là, nous avons cultivé différents fruits et légumes, en voici le bilan :
Excellent | Laitue | Récolte abondante, nous coupions des feuilles régulièrement plutôt que de prélever le plant complet. Montée en graine de la fin de la production pour l’année suivante. |
Excellent | Radis | Récolte abondante. Deux semis effectués. Montée en graine de la fin de la production pour l’année suivante. |
Excellent | Tomate cerise | Récolte abondante et goûteuse. |
Excellent | Tomate russe | Récolte abondante, certaines étaient encore vertes en octobre. |
Bon | Tomate allongée | Récolte normale, déception au niveau du goût. |
Médiocre | Aubergine | Deux petits fruits qui ont mis du temps à se développer. |
Médiocre | Cassissier | Récolte peu abondante. |
Médiocre | Courgette | Récolte faible, beaucoup de fleurs femelles non fécondées et donc perdues. |
Médiocre | Fraisier | Récolte peu abondante malgré un bon développement des plants. |
Médiocre | Haricot vert | Récolte peu abondante. |
Médiocre | Pomme de terre | Récolte peu abondante. Nous ne les avions pas buttées, d’où l’incidence ? |
Médiocre | Potimarron | Un seul fruit récolté. Quelques graines conservées pour l’année prochaine. |
Nul | Rhubarbe | Les deux plants se sont peu développés, aucune récolte. |
Nul | Framboisier | Le plant a attrapé la rouille du framboiser et est mort, aucune récolte. |
Quelques échecs, cela dit, je n’attendais pas beaucoup de résultats de certains plants dès la première année, notamment la rhubarbe, les fraisiers et le cassissier.
La météo n’avait pas particulièrement été de notre côté avec une saison très pluvieuse qui avait eu raison de certaines plantes. Peu d’abeilles observées, j’ai dû féconder manuellement certaines fleurs de courgettes pour obtenir davantage de fruits.
Sans surprise, les « mauvaises herbes » se sont immiscées régulièrement dans nos plates-bandes et nous avons joué maintes fois de la binette pour retrouver la sacro-sainte parcelle exemptes d’adventices.
Ce fut également une belle année à limaces. Nous avons essentiellement testé la bière, avec peu de résultats. La meilleure technique restait encore de les cueillir à la frontale le soir.
Kobole et d’autres chats du quartier se sont fait un plaisir de venir faire leurs besoins dans la terre régulièrement entretenue. Nous avons fini par positionner des morceaux de bois en treillis pour les empêcher de souiller le potager.
La transition
La conception de ce premier potager, très traditionnel, a été inspiré par mes vagues souvenirs de jardinage étant enfant et probablement par la majorité des jardins que nous pouvions entre-apercevoir chez les voisins. L’application de principes, sans aucune réflexion. Mais comme je ne sais pas me lancer dans une nouvelle activité sans « potasser » un maximum de ressources écrites, j’ai très vite (re)découvert une philosophie de vie et de culture qui m’avait été soufflée par un ami quelques années auparavant.
Pendant que je passais du temps au potager à me battre contre les mauvaises herbes, les limaces, les maladies et la météo, je m’initiais à la permaculture par la lecture d’un livre qui allait vite devenir mon livre de chevet : Permaculture 2, de Bill Mollison. Ainsi, plus la saison avançait, et plus je levais le pied dans le « contrôle » du potager.
En septembre, nous fîmes notre première expérience permaculturelle : le paillage du sol avec du foin made in Normandie, que nous avions récupéré au dernier Cubi de Rosé. Le bon sens commençait à reprendre du terrain.
À l’automne, quand les derniers fruits furent récoltés, se posa la question de la gestion de la parcelle : comment passerait-elle l’hiver ? Nous décidâmes d’arracher les quelques plantes restantes, d’ôter les dernières feuilles de rhubarbe (en laissant leurs racines en place), de répandre le compost généré pendant les derniers mois sur la terre, de remettre du foin sur toute la parcelle pendant l’hiver, et de nous laisser le temps de la réflexion jusqu’au redoux…
J’ignorais la naissance de ce nouveau blog, longue vie à lui ! Je pense que Mathias et moi allons vous lire régulièrement, vos réflexions croisent les nôtres (même si nous sommes trèèèès loin d’avoir mis en pratique pour l’instant).
Bon courage pour le déménagement et l’installation dans ce qui semble, vu la photo, un petit paradis. Et bises à vous deux !